Ech-Chihâb, Volume cinq, partie neuf, 1er octobre 1929
Le feu qui a détruit les récoltes et les hommes dans la terre des prophètes de Dieu, dans cette terre sacrée pour tous ceux qui reconnaissent une religion venue du ciel, s’est éteint. Mais les rancunes bouillonnent encore dans les cœurs, et la haine enracinée dans les âmes des deux camps est extrêmement difficile à effacer tant que chacun reste attaché à sa vision et cherche à atteindre son objectif : le musulman veut rester libre dans son pays, tandis que le sioniste veut le lui arracher pour en faire une patrie pour lui et ses descendants.
Ce qui est désormais établi après cette tragédie, c’est que ce sont les Juifs qui ont commencé les hostilités. Leurs actions ont été préméditées, planifiées dans l’ombre. Et l’objectif de ces troubles n’est pas, comme il le semble, religieux, mais bien politique, économique et colonial. Il apparaît aussi que les Juifs dans le monde se divisent en deux catégories : d’une part, le Juif conservateur vivant dans différents pays, et d’autre part, le sioniste fanatique dont l’avidité a aveuglé la raison. Il y a une hostilité entre les deux, et le premier accuse le second – à juste titre – d’être responsable de cette inimitié qui s’est embrasée dans un pays où les Juifs jouissaient de leur liberté religieuse depuis que l’étendard de l’Islam y a été levé.
Nous verrons ce que conclura la commission d’enquête anglaise mise en place par le gouvernement. Mais ce que l’on peut affirmer dès maintenant, c’est que l’Angleterre ne renoncera pas officiellement à la Déclaration Balfour. Toutefois, le colonialisme sioniste a reçu un coup sévère, dont il ne se relèvera pas facilement. Et avant de clore ces lignes, nous devons exprimer notre admiration et notre estime pour le chef de la jeunesse arabe et la fierté des Qahtanites en Orient, le professeur Amine al-Husseini, Mufti de Jérusalem et leader des musulmans là-bas. Il a pris une position honorable que l’histoire islamique enregistrera avec respect et grandeur.
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