Dans le sillage de la Palestine (Vol. 2/Art. 1)

Ahmed Toufiq Al-Madani

Dans le sillage de la Palestine
Deuxième partie
1929 – 1939

Volume 5, Partie 8, Septembre 1929
En Palestine

M. Ahmed Toufik El Madani envisageait de republier ce qu’il avait écrit dans divers journaux réformistes, d’abord en Tunisie, où il avait commencé son combat, puis en Algérie. Il avait consacré un dossier à la vaillante Palestine.

Étant donné que la tragédie de la Palestine ne s’est jamais terminée et qu’elle n’a jamais connu une période plus difficile que celle qu’elle traverse aujourd’hui, depuis la Nakba de 1948, voire depuis les croisades, il est impératif de publier ces écrits régulièrement sur ce site. Ces articles nous dépeignent la brutalité du complot criminel contre la Palestine, la bravoure des résistants du pays ainsi que de ceux qui les ont soutenus parmi les voisins et les frères, et la trahison des ancêtres de ceux qui normalisent aujourd’hui.

Puisque je n’ai trouvé dans les archives de Toufik El Madani que ce qu’il a écrit sur le sujet dans Ach-Chihab, je publie cela à présent, avant de compléter par ce qui a été publié dans Al-Bassaïr.

Ici débute l’article

Ce que ces terres islamiques malheureuses voient aujourd’hui, elles ne l’ont jamais vu dans leur histoire depuis la fin des croisades dévastatrices et barbares.
Nous assistons maintenant à une sédition dévastatrice et à des massacres atroces qui effraient jusqu’aux os. Les musulmans se sont retrouvés face aux Juifs comme les Juifs se sont retrouvés face aux musulmans, comme des ennemis irréconciliables.
Ainsi, les deux camps se sont massacrés, ont semé la discorde et pillé, partageant la responsabilité de ce qui est généralement commis lors de tels événements sanglants. Et à l’heure où nous écrivons ces lignes, le sang continue de couler là-bas, les biens sont pillés, et la sédition continue de se propager, menaçant d’embraser le reste du pays.
Quant aux causes, elles sont liées à l’agression de certains extrémistes sionistes, leur arrogance, et leurs tentatives d’humilier et de soumettre les musulmans dans leur propre terre. Les sages parmi les Juifs avaient prédit de tels événements depuis l’annonce de la Déclaration Balfour par Lord Balfour, qui promettait de faire de la Palestine un foyer national pour les Juifs.
La question du Mur des Lamentations fut la première étincelle qui alluma cette sédition. Le Mur des Lamentations est ce qui reste du Temple du prophète Salomon, que les Juifs étaient interdits d’approcher pendant l’occupation romaine. Lorsque les musulmans ont conquis Jérusalem et ont construit la mosquée Al-Aqsa, vers laquelle les gens font des pèlerinages, ils ont intégré ce mur comme un élément sacré et ont permis aux Juifs de s’approcher et de prier à ses côtés, où ils se tenaient, pleurant leur malchance et déplorant la perte de ce royaume que Dieu leur avait détruit et qui ne leur reviendra jamais qu’à la fin des temps.
Cependant, certains extrémistes parmi eux leur ont suggéré de revendiquer la propriété de ce mur, du Mur des Lamentations. Cela a provoqué une vive réaction chez les musulmans, et les tensions entre les deux parties se sont intensifiées. Les agressions des Juifs se sont multipliées jusqu’à ce que la patience des musulmans s’épuise, chacun des deux camps s’empara de l’arme et l’orienta contre son adversaire. On rapporte que le nombre de morts parmi les Juifs a atteint cinquante, et parmi les musulmans, il était similaire.
Quant à l’Angleterre, elle informa le grand leader islamique, le Mufti de Jérusalem et président du Conseil suprême islamique, Haj Amin al-Husseini, qu’il serait tenu responsable des événements si ceux-ci se poursuivaient. Nous savons pertinemment que cet homme, auquel Dieu a accordé les bénédictions de la foi, du patriotisme et de la sincérité, a œuvré en faveur de la tolérance de manière plus efficace que quiconque.
Cette sédition n’est survenue que sur la base de l’exemple suivant : « Celui qui se laisse irriter sans se fâcher est un âne ». Et même si les autorités centrales parvenaient à réprimer le mouvement aujourd’hui, il est inévitable que d’autres mouvements similaires, voire plus violents, se produisent dans un avenir proche. Les Juifs deviennent de plus en plus agressifs, tandis que les musulmans deviennent de plus en plus passionnés et protecteurs de leur mosquée Al-Aqsa. Ces atrocités ne cesseront et cette question ne sera définitivement résolue que si la politique échoue à réaliser la question du « foyer national juif en Palestine ». À ce moment-là, les Juifs pourraient vivre comme auparavant, profitant des lois de l’Islam concernant les minorités religieuses vivant dans ses terres : « les Gens du Livre ».
C’est la situation actuelle. Quant à nous et à nos voisins juifs ic (en Algérie)i, notre relation a toujours été marquée par l’harmonie et la paix, et nous espérons tous que nos frères là-bas puissent vivre comme nous vivons ici.

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